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 Interview wim wenders pour arte

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pierrot
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pierrot


Nombre de messages : 98
Date d'inscription : 26/02/2005

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MessageSujet: Interview wim wenders pour arte   Interview wim wenders pour arte EmptyLun 29 Aoû - 13:41

BON ANNIVERSAIRE, WIM !
Wim Wenders

Interview de Wim Wenders pour le site Internet d’ARTE, à l’occasion du cycle Wim Wenders diffusé en août 2005 sur ARTE.

Les Ailes du désir (15 août 2005)
Alice dans les villes (17 août 2005)
L'ami américain (22 août 2005)
Au fil du temps (24 août 2005)
L'Etat des choses (31 août 2005)


Thomas Neuhauser (T.N.) : Monsieur Wenders, ARTE diffuse en août cinq de vos films des années 70 et 80, une petite rétrospective des classiques de Wenders en quelque sorte.
Que vous vient-il à l’esprit en vous retrouvant face à un cycle de vos propres films, et quand avez-vous vu vos vieux films pour la dernière fois ?

Wim Wenders (W.W.) : Pour la sortie de ces films en DVD et pour cette rétrospective, je les ai tous restaurés moi-même plan par plan, j’ai revu l’éclairage et parfois tout le montage son, j’ai donc récemment consacré du temps à chacun. Alice dans les villes a plus de trente ans, et L'ami américain et L'Etat des choses remontent à près d’un quart de siècle. Dans ces moments-là, on remarque qu’on est dans le métier depuis longtemps. Les films traversent le temps différemment des hommes. Certains films sont restés jeunes, d’autres ont plus vieilli que moi. Parfois, je revois un film seulement au bout de vingt ans et je me demande comment j’avais pu le faire à l’époque. Aujourd’hui je ne pourrais plus bricoler un film comme Alice dans les villes. L’expérience, les choses qu’on apprend, ça n’a pas que des avantages…

T.N. : Il ne s’agit malheureusement que d’une sélection de vos films. Y a-t-il dans cette période un autre film qui vous tient particulièrement à cœur (à part „Paris, Texas“, qui sera diffusé à l’automne dans une soirée Thema)?

W.W. : Peut-être Lightning over Water, intitulé Nicks Film en Allemagne. C’est un film « unique », au vrai sens du terme.

T.N. : Un soixantième anniversaire est une occasion de faire des rétrospectives, de tirer des bilans, pourtant, vous étiez en compétition au Festival de Cannes cette année pour votre dernier film Don’t come knocking. Comment gérez-vous cela : évitez-vous de regarder en arrière pour vous concentrer sur votre travail actuel ou vous permettez-vous de savourer les films qui ont marché et qui vont visiblement durer?

W.W. : Sans vouloir être arrogant, je sais que quelques uns de mes films vont durer, que j’aie 50, 60 ou 80 ans. Mon travail à venir m’intéresse beaucoup plus que tout ce que j’ai pu réaliser auparavant. Revoir mes « vieux » films me sert tout au plus à ne pas refaire la même chose, surtout pour ceux qui ont bien marché. Pour les autres aussi d’ailleurs...

T.N. : L’écart entre les conditions de production en Allemagne et aux Etats-Unis s’est-il rétréci ou agrandi ?

W.W. : Si j’avais quelque chose à voir avec les grands studios, je dirais qu’un réalisateur aux Etats-Unis ne fait absolument pas le même métier qu’en Allemagne. Mais, même outre-Atlantique, mes producteurs sont européens et je tourne en « indépendant », je dois donc dire qu’il n’y a pas grande différence. En Allemagne ou en Europe, le travail est tout aussi professionnel, avec même, de temps en temps, plus d’imagination.

T.N. : Vous avez toujours travaillé avec les technologies cinématographiques les plus modernes. Les films sur pellicule et leurs projecteurs sont-ils bientôt amenés à disparaître ou bien l’analogique peut-il conserver un créneau au cinéma, comme le vinyle dans le disque ?

W.W. : Le « créneau » de l’analogique demeure sa plus haute définition de l’image et une densité de l’information plus élevée et plus émotionnelle. Le cinéma numérique n’a pas encore véritablement percé, parce qu’il n’y a que très peu de projecteurs numériques. Les projecteurs conventionnels sont les derniers reliquats des anciennes techniques photomécaniques. Quel est le seul endroit où les ordinateurs n’ont toujours pas remplacé les machines à écrire ? Le cinéma... Je pense que le cinéma analogique conventionnel va encore subsister un certain temps. Et on pourra encore se délecter sur grand écran d’une copie 70mm dans vingt ans.

T.N. : Presque tous vos films ont été tournés pour le cinéma, mais nous sommes bien entendu heureux de les diffuser sur ARTE. La télévision change-t-elle les films ? Existe-t-il une différence fondamentale, tangible, entre les téléfilms et les films ?

W.W. : De nombreux films perdent à être vus à la télévision ou en DVD. D’autres passent extrêmement bien sur petit écran, parfois mieux. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’un problème technique : la plupart des films high tech avec effets spéciaux renversants etc. se regardent très bien chez soi. Mais les films nécessitant une certaine identification sociale et culturelle passent mieux sur grand écran. Dès qu’il y a du « contenu », la télévision ne soutient pas la comparaison avec le cinéma. Voir un film avec des amis, dans une grande salle obscure, en temps réel, sans interruptions ni distractions, est toujours (ou mieux, plus que jamais !) quelque chose d’incomparable.

T.N. : Aux festivals de cinéma, même à Cannes, les films des jeunes réalisateurs allemands (Weingartner, Akin, Heisenberg, Hochhäusler, Schalenec, Ottiker, etc.) sont mieux accueillis, ils sont également distribués à l’étranger. Où en est le cinéma allemand, à votre avis ? Y-a-t-il un renouveau ?

W.W. : Absolument. Le cinéma allemand de ces jeunes réalisateurs n’est pas encore apprécié à sa juste valeur à l’étranger.

T.N. : Lars von Trier déclare que, bien qu’il ne soit jamais allé aux Etats-Unis, sa socialisation, son éducation esthétique l’ont inévitablement américanisé à 80%, et que cela lui permet de tourner des films sur des thèmes de la société américaine. Vous vivez depuis longtemps entre les Etats-Unis et l’Allemagne, comment cela se ressent-il dans votre travail ?

W.W. : Par le fait que je suis redevenu européen à 100%. Contrairement à Lars, j’ai bel et bien vécu 15 années aux Etats-Unis. Il ne saurait y avoir plus efficace exorcisme de l’américanisation.

T.N. : Vous figurerez à jamais dans l’histoire du cinéma. Comment vous motivez-vous pour faire un nouveau film ?

W.W. : En me demandant : comment en ressortir ? Plutôt qu’une place d’honneur dans l’histoire du cinéma, je préfère avoir une place dans les cœurs et aux yeux du public actuel qui, dans sa grande majorité, n’a pas vu de films d’il y a dix, vingt ou trente ans.

T.N. : La musique a toujours eu une place de choix dans vos films, a fortiori dans les films purement musicaux sur le Son, BAP et le Blues. Des réalisateurs de cinéma qu’on attendait pas forcément dans telle entreprise se sont lancés, ces derniers temps, dans la mise en scène d’opéra. Risquez-vous de contracter le virus ?

W.W. : Je suis complètement vacciné. Je préférerais faire un film muet plutôt que de mettre en scène un opéra.


P.S. Merci pour l’interview, et meilleurs vœux (on ne souhaite pas bon anniversaire avant la date).

Merci à vous.

Wim Wenders.
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